Cette exposition est reconnue d'intérêt national par le ministère de la Culture. elle bénéficie à ce titre d'un soutien financier exceptionnel de l'État.
Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les ports du Havre, de Honfleur et de Rouen ont constitué un pôle industriel, financier et commercial qui a joué un rôle important dans la traite atlantique, intégrant le trafic d’hommes, de femmes et d’enfants achetés en Afrique de l’ouest et revendus majoritairement sur le continent américain. Depuis plusieurs années, les universitaires ont participé activement à la documentation de ce phénomène largement méconnu qui touche pourtant une grande part de la Normandie et particulièrement les ports du Havre, de Rouen et de Honfleur. C’est sur la base de ce travail mémoriel qu'est organisée une exposition d’ampleur régionale présentée simultanément par les trois collectivités partenaires que sont la ville du Havre, la Métropole Rouen Normandie et la ville de Honfleur.
Elle a pour vocation de montrer la participation des Normands et du territoire de la Normandie à ce commerce en Afrique et en Amérique au cours des XVIIIe et XIXe siècles,
Anonyme - Le Phénix - navire utilisé par le capitaine Jacque Lacoudrais pour la traite atlantique ©Illustria
Après une introduction commune aux trois lieux, l'exposition présentée à Honfleur évoque tout d’abord la tradition des premières expéditions lointaines parties de Honfleur (Brésil, Québec, Cap Vert) et les premiers voyages de traite du XVIIe siècle, avant la grande résurgence du siècle suivant, abordée à travers les thèmes suivants :
L'ARMATEUR
On y considère la primauté de Jean-Baptiste Prémord avec sa « Société pour la Rivière de Sierra Lionne », puis l’essor des Coudre-Lacoudrais, Picquefeu de Bermon et autres Baillet.
Portrait de Joseph-Armand Coudre Lacoudrais (1751-1789),capitaine de navire
Honfleur, musée de la Marine. ©Illustria
L'ÉQUIPAGE
Les marins qui s'embarquent pour la traite ont des fonctions diverses et sont polyvalents (course, commerce, traite...)
LA CONSTRUCTION, L'AMÉNAGEMENT ET L'ARMEMENT DU NAVIRE
Si le navire de traite est réputé non spécifique et semblable à ceux du commerce « traditionnel », il connaît un aménagement particulier réalisé sur les côtes d’Afrique ; on en construit même parfois pour cet usage.
Le Fa, maquette d'un brick utilisé pour le commerce au long cours et la traite atlantique, XVIIIe siècle.
Honfleur, musée de la Marine - ©Illustria
LES PRÉPARATIFS DU VOYAGE ET DE LA TRAITE
Si l’habitude consiste dans l’approvisionnement et le chargement en fret de pacotille destiné à être échangé contre des captifs en Afrique, Honfleur met au point une méthode d’achat direct des personnes mises en esclavage auprès de factoreries anglaises.
LE VOYAGE DE TRAITE PROPREMENT DIT
On y aborde la navigation à la lumière des journaux de bord, les aléas (capture, naufrages, marronnage, révoltes, maladies, suicide…), la mort en Afrique pour les Européens et la mort en traversée pour les Africains, la vie du captif à bord.
LE PROCESSUS DE TRAITE
Il irrigue de manière transversale le propos de l'exposition, en considérant ses différents protagonistes et la mesure de leur enrichissement. La spécificité des recherches honfleuraises de nouveaux comptoirs sur les côtes africaines et de nouveaux lieux de vente aux Antilles y est étudiée, tout comme l'existence de planteurs honfleurais à Saint-Domingue.
LA PRÉSENCE NOIRE À HONFLEUR
Enfin la question de la présence noire à Honfleur, clairement identifée par à travers différents actes administratifs, clôture l’exposition.
LA PROGRAMMATION
Samedi 3 juin à 15 h - Rencontre signature - Médiathèque Maurice Delange
Rencontrez Joki et renaud Eusèbe, les auteurs de la BD Grain de liberté, un récit en trois tomes qui met en scène, à travers le chemin de Julienne et Pampy, deux esclaves noirs en quête de liberté, les prémices de la fin de l’esclavage dans un Paris qui se dirige, sans le savoir, vers la Révolution.
Du samedi 8 juillet au dimanche 13 août (10h30/12h30 - 14h/19h) - Exposition - Greniers à sel
"La mer, un "champ" de sirènes", de Pascale Monnin
La double culture suisse et haïtienne de Pascale Monnin nourrit un imaginaire complexe et fantasque qu'elle décline dans de nombreuses techniques : peinture, sculpture, gravure sur cuivre, mobiles...
Son travail de plasticienne, présenté cet été aux Greniers à sel, évoque son pays d'origine, Haïti, construit sur des racines de violences, de déportations, mais aussi de magie, de beauté et de forces. Ses créations racontent la mer, la fascination qu'elle suscite mais aussi ses dangers et ses voyages aux objectifs complexes et souvent tragiques. Pascale Monnin fait ainsi l'éloge du rêve, du nomadisme, de la liberté et de la remise en cause inévitable de nos sociétés impactées par la mondialisation galopante.
Samedi 16 septembre - Médiathèque Maurice Delange
Journée d'études
Du 29 septembre au 9 octobre - Cycle cinéma - cinéma Henri Jeanson
Amistad, de Steven Spielberg : vendredi 29 septembre
12 years a slave, de Steeve McQueen : lundi 2 octobre
Mission, de Roland Joffé : lundi 9 octobre
Mardi 17 octobre à 20 h 30 - Conférence dansée - Greniers à sel
"De la biguine au Voguing" par la Compagnie Diffé Kako
sur réservation : 02 31 89 54 00 - Tarif : 5 € - Durée : 2 h
La compagnie Difé Kako s’appuie sur la rencontre entre des formes de danses sociales traditionnelles (contredanses et quadrilles du XVIIIe siècle) de Martinique, Guadeloupe, Guyane, France hexagonale et des danses urbaines actuelles telles que le hip hop, le krump, le voguing, le waacking, la kizumba, le zuèt… Cette rencontre, portée par 12 artistes, interprètes de tous âges, venus des 4 territoires, du Cameroun et du Gabon, alterne éléments vidéographiques, temps d’échanges et passages dansés et musicaux.
Commissariat de l'exposition :
- Guillaume Gaillard, coordinateur de l'exposition régionale,
directeur de la valorisation des patrimoines de la ville du Havre
- Éric Saunier, maître de conférence en histoire moderne à l'université Le Havre - Normandie,
codirecteur du pôle maritime/Université Caen Normandie
- Benjamin Findinier, directeur des musées de Honfleur
- Emmanuelle Riand, directrice des musées d'art et d'histoire, Le Havre
- Mathilde Schneider, directrice des musées Beauvoisine, Rouen
Tél. : +33 (0)2 31 89 54 00 - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.